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Conséquences neuropsychologiques du COVID-19

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Le Groupe de Recherche Psychologie et Qualité de Vie explique les conséquences neuropsychologiques du COVID-19.

Le confinement, la mesure phare de la pandémie

La pandémie de COVID-19 a considérablement impacté la vie de notre société depuis son déclenchement en janvier 2020. Ses conséquences (parfois appelées « conséquences-COVID ») représentent une véritable urgence de santé publique mondiale et une crise humanitaire et sociale (Organisation Mondiale de la Santé – OMS, 2020).

Après l’apparition de la maladie, la plupart des pays ont adopté la distanciation sociale par le biais du confinement (Gharebaghi et al., 2020), impactant la majorité des aspects de la vie quotidienne, que ce soit sur les plans physique, psychologique, économique, social ou culturel.

Le confinement en France

En France, la déclaration de l’état d’urgence sanitaire par le gouvernement le 17 mars 2020, deux mois après les premiers cas de COVID-19, a instauré un confinement strict jusqu’au 11 mai. Ce confinement, parmi les plus rigides d’Europe (Hale, 2021), limitait les déplacements aux achats de première nécessité, au travail, et aux soins médicaux. Les sorties étaient soumises à une attestation de déplacement dérogatoire, et toute infraction était passible d’amendes.

Plus tard, en octobre de la même année, une deuxième vague de contaminations a entraîné un nouveau confinement, bien que moins sévère. Celui-ci incluait un couvre-feu nocturne, des restrictions de déplacements inter-régionaux, et une limitation des rassemblements à six personnes maximum (Linde, 2020). Ce second confinement a duré jusqu’au printemps 2021, avec des assouplissements progressifs.

Les conséquences neuropsychologiques du COVID-19

Le confinement visait principalement à contrôler la transmission de la maladie, réduire le nombre de citoyens infectés, protéger le système de santé et diminuer le nombre de décès.

Bien qu’efficace dans la réduction du nombre de décès, cette mesure face au COVID-19 a entraîné des conséquences économiques, politiques et sociales négatives (Camera et Gioffré, 2021).

Un aspect significatif de l’étude des conséquences du COVID-19 est son impact psychologique majeur, qui a accru le stress, l’anxiété et la dépression en lien avec ces confinements (Puig-Pérez et al., 2022).

Dans ce contexte, il a été démontré que l’isolement social a pu affecter négativement la cognition (Lara et al., 2019) et exacerber l’anxiété, cette dernière étant l’une des conséquences majeures du COVID-19.

L’être humain est social par nature, ce qui rend indispensable le contact avec les autres individus de son espèce. Une condition psychologique fortement liée à l’isolement social est la solitude (Ge et al., 2017), un état mental dans lequel une personne a la perception d’être isolée socialement.

La solitude et l’isolement social peuvent tous deux entraîner des risques similaires pour la santé, le signe le plus clair étant l’augmentation significative du risque de mort prématurée par maladie cérébrovasculaire (Alcaraz et al., 2018). Ceci est particulièrement important, car l’isolement social, et par conséquent la solitude, font partie des conséquences associées au COVID-19.

Stress non fonctionnel

De plus, il a été démontré qu’un isolement social extrême peut provoquer une réponse de stress non fonctionnel dans l’organisme (Valtorta et al., 2016). Le stress est une réponse psychophysiologique qui prépare notre organisme à affronter une menace.

Dans le contexte du COVID-19 et de ses conséquences, il convient de souligner qu’une grande partie de la population espagnole a perçu la première vague de COVID-19 comme une menace très grave, ce qui a entraîné une augmentation significative de l’anxiété (Flor-Arasil et al., 2021 ; Rodríguez-Rey et al., 2020).

Par exemple, il a été observé que les niveaux élevés d’anxiété pendant la pandémie ont parfois conduit à des symptômes associés au trouble d’anxiété généralisée, caractérisé par une inquiétude persistante concernant des situations quotidiennes (Huang et al., 2020).

Conséquences du COVID-19 sur la fonction exécutive et ses composantes

Des preuves scientifiques montrent que l’isolement social causé par le COVID-19 pourrait affecter la prise de décision. Avant de passer en revue les études réalisées jusqu’à présent, il est nécessaire de définir le concept de fonction exécutive.

La fonction exécutive regroupe un ensemble de compétences impliquées dans la génération, la supervision, la régulation, l’exécution et l’ajustement des comportements garantissant la survie (Gilbert et Burgess, 2008).

Ces mécanismes permettent de relier le contenu provenant de différents systèmes d’entrée (sensoriels), de traitement (attention, mémoire, motivation et émotion) et de sortie (moteurs) de l’information ; la prise de décision étant un composant fondamental.

La prise de décision

La prise de décision est le processus cognitif qu’une personne réalise lorsqu’elle se trouve dans une situation où elle doit évaluer une ou plusieurs caractéristiques pour déterminer laquelle des alternatives répond à ses attentes, objectifs ou intérêts, donnant lieu à un processus réfléchi ou à une conduite à suivre (Wang, 2008).

La mémoire de travail

Par ailleurs, un autre processus exécutif essentiel pour la gestion de la vie quotidienne est la mémoire de travail. Il s’agit d’un système de stockage de l’information à capacité limitée, tant en quantité qu’en durée, utilisé pour accomplir des tâches cognitives et mis à jour en permanence par notre cerveau (Cowan, 2014).

Ces deux composantes exécutives, la mémoire de travail et la prise de décision, sont indispensables dans la vie quotidienne et ont donc été influencées par la pandémie de COVID-19, constituant des conséquences neuropsychologiques de celle-ci.

Résultats des recherches sur les conséquences neuropsychologiques du COVID-19

Impact sur les décisions financières

Les études menées sur ces conséquences neuropsychologiques du COVID-19 montrent que la solitude compromet la prise de décisions financières en raison d’une diminution de la cognition globale, et spécifiquement de la mémoire de travail (Stewart et al., 2020).

De même, l’étude de Zhu et Wang (2017) a exploré la relation entre la solitude et la prise de risque dans la prise de décision. Les résultats principaux indiquent que des niveaux de solitude plus élevés prédisaient une tendance à éviter les risques dans des situations de gains monétaires.

Impact sur la mémoire de travail

D’autre part, de nombreux auteurs estiment que l’anxiété associée à l’isolement social causé par le COVID-19 constitue la base des déficits cognitifs, notamment dans le domaine de la mémoire de travail, comme l’a révélé Moran (2016) dans son méta-analyse.

Concrètement, celle-ci présente un modèle prédictif dans lequel les symptômes de préoccupation et d’excitation anticipent une performance cognitive déficiente, en particulier lorsque les tâches utilisent des stimuli phonologiques et spatiaux.

Conformément à ces hypothèses pré-pandémiques, deux études plus récentes confirment que les niveaux élevés d’anxiété liés au COVID-19 sont associés à de moins bons résultats dans les tâches mesurant la mémoire de travail (Malesza et Kaczmarek, 2021).

Projet de recherche

Sur la base de ces résultats, un groupe de chercheurs issus d’universités européennes (VIU, Université de Tilburg, Université de Gand, Eindhoven University of Technology, Université Complutense de Madrid, Université de Saragosse, Université de Montpellier et Université de Silésie à Katowice) et latino-américaines (Université Nationale de Rosario), dirigé par la Prof. Barbara Kozusznik de l’Université de Silésie à Katowice et la Dre Sara Puiz Pérez de l’Université Internationale de Valence en Espagne, a développé un projet de recherche sur les conséquences neuropsychologiques associées au COVID-19 dans le but d’identifier des cibles d’intervention pour faire face aux altérations produites.

Objectif de la recherche

Grâce aux données d’études comme celle-ci, on espère déterminer quel profil psychologique et neuropsychologique est associé au confinement pendant la pandémie. L’objectif est de favoriser l’émergence de protocoles neuropsychologiques spécifiques pour ce type de population.

Références

Plus de références

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